- SHOSHONE
- SHOSHONESHOSHONETribu indienne d’Amérique du Nord qui occupait un territoire compris entre le sud-est de la Californie, le centre et l’est du Nevada, le nord-ouest de l’Utah, le sud de l’Idaho et l’ouest du Wyoming; la tribu des Comanche est un rejeton relativement récent des Shoshone du Wyoming. La langue numic — que l’on considérait autrefois comme la branche shoshone des Plateaux à l’intérieur des langues uto-aztèques — comprend le numic central, parlé par les différentes tribus shoshone; le numic du Sud, parlé par les Ute et les Paiute du Sud; le numic de l’Ouest, parlé par les Bannock et les Paiute du Nord. Les dialectes shoshone sont si proches les uns des autres qu’un Indien de la vallée de la Mort s’entretient sans difficulté linguistique réelle avec un Comanche.À l’époque de la colonisation, on pouvait diviser les Shoshone en quatre groupes: les Shoshone de l’Ouest, qui n’avaient pas de chevaux, vivaient surtout dans le Nevada et, comme d’autres Indiens établis beaucoup plus à l’ouest, avaient d’abord été appelés «Creuseurs» (Diggers ); les Shoshone du Nord, qui possédaient des chevaux et habitaient le nord de l’Utah et de l’Idaho; les Shoshone de la rivière Wind, qui vivaient dans l’ouest du Wyoming, et les Comanche de l’ouest du Texas.Les Shoshone de l’Ouest formaient non des bandes organisées, mais des unités familiales plus ou moins liées entre elles; ils mangeaient des graines sauvages, de petits mammifères et des insectes. Durant une bonne partie de l’année, les familles étaient nomades et se déplaçaient de façon indépendante; elles se réunissaient pour quelque temps à l’occasion de battues au lapin, de chasses à l’antilope ou de danses. Les querelles entre familles étaient les seules manifestations d’hostilité qu’on trouvait chez eux. Certains Shoshone obtinrent des chevaux après que les Européens se furent installés dans le Nevada et dans l’Utah.Les Shoshone de la rivière Wind et les Shoshone du Nord possédèrent des chevaux dès 1700, avant même que les Européens occupent leurs territoires; ils formaient des bandes qui chassaient le bison à cheval et qui guerroyaient. Ils empruntèrent certains traits caractéristiques des Indiens des plaines, tels que les tipis, les vêtements de peau et le code guerrier; selon ce dernier, il fallait frapper ou toucher un ennemi d’une certaine manière, pendant une bataille.Lorsqu’ils eurent des chevaux, les Comanche se séparèrent des Shoshone de la rivière Wind et partirent vers le sud, au Texas. Pour obtenir des chevaux, les Indiens des plaines devaient piller les Espagnols établis dans le Sud-Ouest. Les Comanche organisèrent des bandes de pillards redoutables: ils vivaient autant de leurs vols que de la chasse au bison.Les Shoshone de la rivière Wind étaient environ 2 500 au début du XIXe siècle; les Comanche, environ 7 000; et les Shoshone du Nord et de l’Ouest, un maximum de 10 000. Lors du recensement de 1990, tous les Shoshone réunis représentaient 9 215 personnes; la plupart vivent dans des réserves situées sur leurs anciens territoires.
Encyclopédie Universelle. 2012.